mardi 30 août 2022

Science cosmique (85): Le cerveau central de la sagesse. La clé de la liberté. Et la base de la souveraineté individuelle et collective.Étude gnostique sur la façon de modifier complètement notre avenir. Cinquième partie :

Les traces de la liberté 

☀️

Nilson Agustín Caraballo Rosario
“Prince de l’Amour
<> 
Pargo Keling au Tibet. Photo originale de Luca Galuzzi, 10 août 2006. Wikimedia Commons License 2.5. Plus de détails >
Les traces qui viennent
des temps anciennes,
traces qui souviennent
la chère liberté.

La mer qui n’avait
aucun limite ni frontière
qui recevait les eaux
de toutes les rivières
et l’espérance des hommes
cherchant la liberté.

Caractères graphiques
des temps historiques
sur la base des pierres
que ni le vent ni l'eau
ni les ennemis de la lumière
ne purent pas les effacer.

Sphinx et pyramide d'Egypte.

Toujours ils nous parlent
de la chère liberté.

Prenez soin de la culture,
l’histoire et les traditions,
arrêtez les ambitions
et la construction des murs.

Pour arrêter les tyrans
et les dictatures,
la mémoire c’est la clé
de la chère liberté.
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Tegucigalpa. Honduras, le 13 Mars, 2017.
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Ville ancienne et indéchiffrable de Teotihuacán, au Mexique.

🌐 Série Étude gnostique sur la manière de modifier complètement notre avenir : 
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mardi 9 août 2022

Probistme, étude gnostique pour maîtrisser le mental

"La Science des preuves ésotériques. Le Probistme est cette sagesse interne qui nous permet d’étudier les prisons de l’entendement". Le chemin de la libération totale

🔵

Statue de Nagajuna (Reino de Andhra, 150-250) au centre bouddhiste tibétain Samye Ling, en Écosse.  Photographie par : Secretlondon. Travail personnel. Licence 3.0. via Wikimédia >

"Le Probistme est la science qui étudie les essences mentales qui emprisonnent l’âme. Le Probistme est la science des preuves ésotériques.

Le Probistme est cette sagesse interne qui nous permet d’étudier les prisons de l’entendement.

Le Probistme est la science pure qui nous permet de connaître à fond les erreurs des mentaux individuels.

Le mental humain doit se libérer de la peur et des désirs. Le mental humain doit se libérer des anxiétés d’accumulation, des attachements, des haines, des égoïsmes, des violences, etc.

Le mental humain doit se libérer des processus du raisonnement qui divisent le mental dans la bataille des antithèses.

Un mental divisé par le processus déprimant de l’option ne peut pas servir d’instrument à l’Intime.

Il faut changer le processus du raisonnement pour la beauté de la compréhension.

Le processus de l’élection conceptuelle divise le mental et donne naissance à l’action erronée et à l’effort inutile.

Le désir et les envies sont des obstacles pour le mental. Ces obstacles conduisent l’homme à toutes sortes d’erreurs dont le résultat est le Karma.

Photo détail du Lotus sacré (Nelumbo nucifera), Ho Chi Minh City, Vietnam. Auteur : Diego Delso, travail personnel. Licence 3.0. Via Wikimédia >

La peur exerce sur le mental le désir de sécurité. Le désir de sécurité asservit la volonté en la convertissant en une prisonnière d’auto-barrières définitives, entre lesquelles se cachent toutes les misères humaines.

La peur attire toutes sortes de complexes d’infériorité. La peur de la mort fait que les hommes s’arment et qu’ils s’assassinent les uns les autres. L’homme qui porte un revolver à la ceinture est un lâche, un peureux. L’homme courageux ne porte pas d’armes parce qu’il n’a peur de personne.

La peur de la vie, la peur de la mort, la peur de la faim, la peur de la misère, la peur du froid et de la nudité, engendrent toutes sortes de complexes d’infériorité. La peur conduit les hommes à la violence, à la haine, à l’exploitation, etc.

Le mental des hommes vit de cachot en cachot, et chaque cachot est une école, une religion, un concept faux, un préjugé, un désir, une opinion, etc.

Le mental humain doit apprendre à s’écouler sérieusement, de façon intégrale, sans le processus douloureux des raisonnements qui le divisent avec la bataille des antithèses.

Le mental doit devenir comme un enfant, pour qu’il puisse servir d’instrument à l’Intime.

Nous devons vivre toujours dans le présent, pour que la vie ne soit qu’un instant éternel.

Nous devons nous libérer de tout type de préconceptions et de désirs. Nous ne devons bouger que sous les impulsions de l’Intime.

L’envie, la colère et la luxure ont leur tanière dans le mental. L’envie, la colère et la luxure conduisent les âmes à l’Avitchi.

Statue de Nagajuna. Photographie entière, prise par :
 Secretlondon. Travail personnel. 
Licence 3.0. via Wikimédia

L’homme n’est pas le mental. Le mental n’est qu’un des quatre corps du péché. Quand un homme s’identifie au mental, il va à l’abîme. Le mental n’est qu’un ânon sur lequel nous devons monter pour entrer dans la Jérusalem céleste, le Dimanche des Rameaux.

Quand le mental nous assiège avec des représentations de haine, de peur, de colère, de désirs, d’envies, de luxure, etc., parlons-lui ainsi : mental, retire-moi ces choses, je ne les accepte pas, je suis ton maître, je suis ton seigneur et tu dois m’obéir parce que tu es mon esclave jusqu’à la consommation des siècles !

Maintenant, nous avons besoin des hommes de Théléma, des hommes de volonté, qui ne se laissent pas asservir par le mental":
<>
Le Probitsme, extrait du chapitre 3 de La Révolution de la Dialectique, de Samaël Aun Weor >

Texte de soutien recommandé pour les étudiants de la Science cosmique :

La Révolution de la Dialectique, par Samaël Aun Weor, en français, cliquez pour lire tout le livre en ligne ou télécharger >

La révolution de la dialectique, livre gratuit en anglais. >

La Révolution de la Dialectique, de Samaël Aun Weor, en espagnol, cliquez pour lire en ligne ou télécharger >

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Rapport précédent associé =
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La Révolution de la Dialectique, de Samaël Aun Weor, en espagnol, cliquez pour lire en ligne ou télécharger >

Étude en ligne de Le troisième œil. Le bodhisattva vous parle depuis le Portail du temple de la sagesse, le pouvoir et le mystère. I'importance d'une vraie Autodiscipline pour les groupes d'étude de la Science cosmique>

Test individuel actif. Étude gnostique sur la façon de modifier complètement notre avenir. Deuxième partie: Méthodologie pour surmonter les épreuves de la vie sur la voie des grandes réalisations >

dimanche 7 août 2022

Étude sur le trosième œil. Le mystère du ésoterisme oriental

🔵 Tout ce livre du prince tibétain nous fournit un magnifique exemple de discipline, d'humilité et de méthodologie à appliquer dans les Groupes d'étude de la Science cosmique, afin de parvenir à un éveil progressif de la conscience et de tous ses merveilleux pouvoirs, comme le voyage conscient vers le monde astral, la clairvoyance et la télépathie. Je vous propose maintenant de lire ces fragments sélectionnés, pour démarrer immédiatement une discussion sous forme de commentaires, de questions et de réponses. Vous êtes tous les bienvenus:

Aux portes du temple
Mardi Lobsang Rampa
<>
Détail de photo (enfants moines du bouddhisme). Auteur : Spoutnikcccp. Licence 3.0. Via Wikimédia >
"La route menait directement à la lamaserie de Chakpori, le Temple de la Médecine, une école qui avait la réputation d'être dure. Je marchai pendant des kilomètres sous la lumière de plus en plus vive du jour.

A la porte qui donnait accès à la cour d'entrée du monastère, je rencontrai deux garçons venus comme moi solliciter leur admission. Nous nous examinâmes avec circonspection sans réussir, je crois, à beaucoup nous impressionner mutuellement. Nous décidâmes qu'il nous faudrait être « sociables » si nous devions supporter le même entraînement.

Pendant un certain temps, nous frappâmes timidement à la porte sans obtenir la moindre réponse. 

L'un de mes compagnons se baissa alors et ramassa une grosse pierre avec laquelle il fit vraiment assez de bruit pour attirer l'attention. Un moine apparut, brandissant un bâton : nous étions tellement effrayés que celui-ci nous sembla gros comme un jeune arbre.

— Que voulez-vous, petits démons ? demanda-t-il. 

Est-ce que vous croyez que je n'ai rien de mieux à faire que d'ouvrir la porte à des garçons de votre espèce ?

— Nous voulons être moines, répliquai-je.

— Moines ? Vous ressemblez plus à des singes (1) ! dit-il. Attendez ici, sans bouger, le Maître des Acolytes vous recevra quand il aura le temps.

(1) Jeu de mots entre monk : moine et monkey : singe (N.d.t.).

La porte claqua, et du coup l'un de mes compagnons qui s'était imprudemment avancé faillit tomber à la renverse. Nous nous assîmes sur le sol car nos jambes étaient fatiguées. Des gens entrèrent dans la lamaserie. Sortant d'une petite fenêtre, une agréable odeur de cuisine flottait dans l'air et nous mettait au supplice en nous rappelant notre faim grandissante. 

Ah ! cette nourriture à la fois si près de nous et si complètement hors de notre portée !

Enfin la porte fut violemment ouverte et un homme grand et décharné apparut dans l'embrasure.

— Eh bien, vociféra-t-il, que voulez-vous, petites fripouilles ?

— Nous voulons être moine.

— Bonté divine, s'exclama-t-il, quel rebut il nous arrive de nos jours !

Il nous fit signe d'entrer à l'intérieur de la grande enceinte qui entoure la lamaserie. Il nous demanda ce que nous étions, qui nous étions, et même pourquoi nous étions nés ! Il n'était pas difficile de comprendre que nous ne l'intimidions pas !

— Entre vite, dit-il au premier, le fils d'un berger.

— Si tu passes les épreuves, tu pourras rester.

Il passa ensuite au suivant :

— Et toi, mon garçon ? Comment ? Que dis-tu? Ton père est boucher ? C'est un découpeur de chair, un homme qui ne respecte pas les lois du Bouddha. Et tu viens ici ? File, et vite, ou je te fais donner le fouet !

Il se précipita vers lui et le pauvre garçon oubliant sa fatigue, retrouva toute son énergie. Rapide comme l'éclair, il fit demi-tour et bondit vers la route où il se mit à courir à toutes jambes, en laissant derrière lui de petits nuages de poussière.

Il ne restait plus que moi, seul, le jour même de mon septième anniversaire. Le terrible moine tourna son regard féroce vers moi et j'eus si peur que je faillis m'écrouler sur place. Il agitait son bâton de façon menaçante.

— A ton tour ! Qui es-tu ? Oh, Oh ! Un jeune prince qui veut devenir religieux. Il faut d'abord montrer ce que tu vaux, mon joli monsieur, ce que tu as dans le ventre. Ce n'est pas un endroit pour petits aristocrates mollassons et dorlotés, ici. Fais quarante pas en arrière et assieds-toi dans l'attitude de la contemplation jusqu'à nouvel ordre. Défense de bouger même un cil ! >

Là-dessus, il tourna brusquement les talons et s'en alla. Mélancoliquement, je ramassai mon pitoyable baluchon et fis quarante pas en arrière. Je pliai les genoux puis m'assis en croisant les jambes ainsi qu'il m'avait été ordonné. Je restai dans cette position pendant toute la journée. Sans bouger. Le vent m'envoyait des tourbillons de poussière. Elle formait de petits tas dans le creux de mes mains tournées vers le ciel, s'amoncelait sur mes épaules et s'incrustait dans mes cheveux. A mesure que le soleil pâlissait, j'avais de plus en plus faim et une soif torturante me desséchait la gorge : depuis l'aurore, je n'avais rien eu à manger ni à boire. Les moines qui allaient et venaient, et ils étaient nombreux, ne me prêtaient pas la moindre attention. Des chiens errants s'arrêtèrent pour me renifler avec curiosité, puis repartirent à l'aventure. Une bande de petits garçons vint à passer. L'un d'entre eux, pour s'occuper, me lança une pierre qui m'atteignit à la tempe. Le sang coula. Mais je ne bougeai pas. J'avais trop peur. Si j'échouais dans cette épreuve d'endurance, mon père ne me laisserait plus rentrer dans ce qui avait été ma maison. Il n'y avait pas d'endroit où je puisse aller ; il n'y avait rien que je puisse faire, si ce n'est de rester immobile, souffrant de tous mes muscles, et les articulations ankylosées.

Lachen Gomchen Rimpo. Photo prise par Madame Alexandra David-Néel. Annèe 1915.
Le soleil disparut derrière les montagnes et ce fut la nuit. Les étoiles scintillèrent dans le ciel sombre. Des milliers de petites lampes à beurre brillèrent aux fenêtres de la lamaserie. Un vent glacial se leva : j'entendis le sifflement et le bruissement des feuilles des saules et autour de moi les sourdes rumeurs qui composent la musique étrange de la nuit.

Malgré tout, je restai immobile et cela pour deux excellentes raisons : j'avais trop peur et mes membres étaient trop raides pour que je bouge. C'est alors que me parvint le bruit feutré de sandales traînant sur le sol sablonneux : je reconnus la démarche d'un vieillard qui cherchait son chemin dans l'obscurité. Une forme surgit devant moi ; c'était un vieux moine que des années d'austérité avaient courbé et fatigué. Ses mains tremblaient, ce qui ne me laissa pas indifférent, quand je vis qu'il renversait le thé qu'il portait dans une main. Dans l'autre, il tenait un petit bol de tsampa. Il me tendit l'un et l'autre. Je ne fis pas un geste pour les prendre.

— Prends, mon fils, me dit-il, car tu as le droit de bouger pendant les heures de la nuit.

Je bus donc le thé et vidai la tsampa dans mon propre bol.

— Dors maintenant, reprit le vieillard, mais dès les premiers rayons du soleil, reprends la même position, car il s'agit d'une épreuve, et non pas d'une torture inutile comme tu le penses peut-être en ce moment. Seuls ceux qui la passent peuvent aspirer aux rangs supérieurs de notre Ordre ".

(Le Probistme est la science des épreuves. La science qui étudie les prisons de l'intellect. Cependant, la conduite d'un étudiant en probation est la seule chose qui a de la valeur. Le premier test est de participer régulièrement à des sessions d'étude. Alors notre patience est mise à l'épreuve, mais aussi la persévérance, l'humilité, la fidélité. Transmettre certaines connaissances transcendantales à quelqu'un qui n'est pas préparé peut avoir de graves conséquences).
Commentaire du Maître Anaël.

"Là-dessus, il reprit la coupe et le bol et s'éloigna. Je me mis debout, étirai mes membres puis me couchai sur le côté pour terminer la tsampa. J'étais vraiment à 
bout de forces. Aussi, je creusai un peu le sol pour y loger ma hanche et je m'allongeai, ma robe de rechange me servant d'oreiller.

Les sept années que j'avais passées sur terre n'avaient pas été faciles. Mon père s'était montré sévère en toutes occasions, horriblement sévère, mais il n'en restait pas moins que c'était ma première nuit loin de chez moi et que de la journée, je n'avais changé de position, restant complètement immobile et mourant de faim et de soif. Je n'avais aucune idée de ce que le lendemain allait m'apporter ni de ce que l'on exigerait encore de moi. Mais pour l'instant, je devais dormir, sous le ciel glacial, seul avec ma peur des ténèbres, seul avec ma crainte des prochains jours.

Il me sembla avoir eu à peine le temps de fermer l'oeil, quand je fus réveillé par la sonnerie d'une trompette. En ouvrant les yeux, je vis que la fausse aurore était là, accompagnée de la première lueur du 
jour qui se reflétait dans les cieux derrière les montagnes. Je me levai précipitamment et repris l'attitude de la méditation. Devant moi, la lamaserie s'éveilla lentement. D'abord, avec sa grande carcasse inerte et privée de vie, elle ressemblait à une ville endormie. Elle poussa ensuite un faible soupir comme en laisse échapper un homme qui se réveille. Ce soupir devint un murmure qui s'amplifia, et elle se mit à bourdonner comme un essaim d'abeilles par une chaude journée d'été. Parfois, on entendait l'appel d'une trompette évoquant le chant assourdi d'un oiseau dans le lointain et, tel le cri du crapaud dans les marais, le coassement d'une conque. Quand la lumière se fit plus vive, de petits groupes de têtes rasées passèrent et repassèrent devant les fenêtres ouvertes, ces fenêtres qui, à la lueur de la première aurore, ressemblaient aux orbites vides d'un crâne humain.

Plus le jour avançait et plus je me sentais ankylosé, mais je n'osai pas bouger ; je n'osai pas davantage dormir car un seul mouvement et c'était l'échec et où aurais-je pu aller ensuite ? Père avait été très clair : si la lamaserie ne voulait pas de moi, lui non plus. Par petits groupes, des moines sortirent des bâtiments pour vaquer à leurs mystérieuses occupations. De jeunes garçons flânaient ; parfois, d'un coup de pied ils envoyaient une avalanche de poussière et de petits cailloux dans ma direction, ou ils échangeaient de grossières remarques. Comme je ne leur répondais pas, ils se lassèrent vite de ce jeu raté et partirent à la recherche de victimes plus coopératives. Peu à peu, la lumière baissa et les petites lampes à beurre de la lamaserie furent de nouveau appelées à la vie. Bientôt, il n'y eut plus pour m'éclairer que la lumière diffuse des étoiles, car c'était la période de l'année où la lune se lève tard, et « quand la lune est jeune, elle ne peut voyager vite », affirme un de nos dictons.

Je fus soudain malade de peur : m'avait-on oublié ? 

Ou bien s'agissait-il d'une épreuve au cours de laquelle je devais être privé de toute nourriture ? Je n'avais pas bougé de toute cette interminable journée et la faim me faisait défaillir. Soudain, un espoir illumina mon coeur et je faillis bondir. J'entendais un bruit de pas, et une silhouette sombre avançait dans ma direction. Hélas, c'était un immense bouledogue noir qui traînait quelque chose. Loin de m'accorder la moindre attention, il poursuivit sa mission nocturne, sans être ému le moins du monde par ma fâcheuse situation. Mes espoirs s'écroulèrent. J'aurais pu pleurer. Pour m'empêcher de céder à cette faiblesse, je me rappelai à moi-même que seules les filles et les femmes sont assez stupides pour se conduire de cette façon. 

Enfin, j'entendis les pas du vieillard. Cette fois, il me regarda avec plus de douceur.

— Voilà de quoi manger et de quoi boire, mon fils, me dit-il, mais ce n'est pas encore la fin de l'épreuve. Il reste demain. Fais bien attention, par conséquent, à ne pas bouger, car nombreux sont ceux qui échouent à la onzième heure.

Et sur ces mots, il me quitta. Pendant qu'il me parlait, j'avais bu le thé et une fois de plus vidé la tsampa dans mon propre bol. De nouveau, je m'étendis sur le sol, pas plus heureux en vérité que la nuit précédente. Allongé, je méditai sur l'injustice de tout cela ; je ne voulais pas être moine... à pied, à cheval ni en voiture ! On ne me laissait pas plus décider de mon sort que si j'avais été une bête de somme contrainte de passer un col de montagne. Je m'endormis sur cette pensée.

Le jour suivant, le troisième, en reprenant l'attitude de la contemplation, je me sentis plus faible et tout étourdi. La lamaserie me semblait nager dans un brouillard composé de bâtiments, de couleurs brillantes, de taches pourpres, avec des montagnes et des moines généreusement entremêlés. Un effort violent me permit de surmonter cette crise de vertige. Penser que je puisse échouer après toutes les souffrances que j'avais endurées me terrifiait. J'avais l'impression que les pierres sur lesquelles j'étais assis 
étaient devenues avec le temps aussi coupantes que des couteaux qui me faisaient mal aux endroits les plus sensibles de ma personne.


Dans un de mes moments de détente relative, je me dis que j'avais de la chance de ne pas être une poule couvant ses oeufs et obligée de rester dans la même 
position encore plus longtemps que moi. 

Le soleil semblait immobile ; le jour paraissait sans fin. Mais enfin la lumière commença à baisser et le vent du soir se mit à jouer avec une plume abandonnée par un oiseau de passage. Une fois encore les petites lumières apparurent aux fenêtres, les unes après les autres.

— Comme je voudrais mourir cette nuit, pensai-je, je ne peux plus tenir le coup.

Au même moment, la haute silhouette du Maître des Acolytes apparut dans l'encadrement d'une porte.

— Viens ici, mon garçon ! cria-t-il.

J'essayai de me mettre debout, mais mes jambes étaient si raides que je m'étalai de tout mon long.

— Si tu veux te reposer, tu peux rester ici une nuit de plus, dit-il. Je n'attendrai pas plus longtemps.

Je ramassai précipitamment mon baluchon et allai vers lui d'un pas chancelant.

— Entre, me dit-il. Assiste à l'office du soir et viens me voir demain matin.

A l'intérieur, il faisait chaud et je sentis l'odeur réconfortante de l'encens. Mes sens aiguisés par la faim me signalèrent qu'il y avait non loin de là de quoi manger, et je suivis un groupe qui se dirigeait vers la droite. De la nourriture : tsampa et thé au beurre ! Je me faufilai au premier rang comme si j'avais fait cela pendant toute une vie. Des moines essayèrent de me retenir par ma natte quand je passai à quatre pattes entre leurs jambes, mais en vain ; je voulais manger et rien n'aurait pu m'arrêter.

Un peu réconforté, je suivis les moines dans le temple intérieur pour l'office du soir. J'étais trop fatigué pour y comprendre quoi que ce fût, mais personne ne fit attention à moi. Quand les moines sortirent à la queue leu leu, je me glissai derrière un énorme pilier et m'allongeai sur le sol de pierre, mon baluchon sous la tête. Je m'endormis.

Un choc violent — je crus que mon crâne avait éclaté — des voix.

— Un nouveau. Un gosse de riches. Allons-y, rossons-le !

Un acolyte brandissait ma robe de rechange qu'il avait tirée de dessous ma tête, un autre s'était emparé de mes bottes. Une bouillie de tsampa, molle et humide, m'arriva en pleine figure. Une avalanche de coups de poing et de pied s'abattit sur moi, mais je ne me défendis pas. Peut-être s'agissait-il d'une épreuve et voulait-on voir si j'obéissais à la seizième Loi qui ordonne : « Supporte la souffrance et le malheur avec patience et résignation. »

Quelqu'un cria tout à coup :

— Qu'est-ce qui se passe ici ?

Il y eut des chuchotements effrayés :

— Oh ! Le vieux Sac-à-Os ! Il nous tombe dessus !

J'étais en train de retirer la tsampa de mes yeux quand le Maître des Acolytes se pencha vers moi, m'attrapa par la natte et me mit debout.

— Poule mouillée ! Chiffe molle ! Toi, un futur chef ? Allons donc ! Attrape ça ! Et ça !

Je fus littéralement submergé sous une grêle de coups violents.

— Bon à rien, mollasson, même pas capable de se défendre !

Les coups semblaient ne pas devoir s'arrêter. Je crus entendre ce que m'avait dit le vieux Tzu lors de nos adieux :

Fais bien ton devoir et souviens-toi de tout ce que je t'ai appris.

Inconsciemment, je fis face et appliquai une légère pression comme Tzu m'avait appris à le faire. Le Maître, pris par surprise, poussa un gémissement de douleur, vola au-dessus de ma tête, heurta le sol de pierre, glissa sur le nez dont toute le peau fut arrachée, et s'arrêta quand sa tête eut frappé un pilier avec un bruit 
assourdissant. « C'est la mort qui m'attend, pensais-je, la fin de toutes mes inquiétudes. » Le monde parut s'arrêter. Les autres garçons retenaient leur souffle. Un hurlement : d'un bond, le moine grand et osseux s'était remis debout. Des flots de sang coulaient de son nez. Il faisait un potin du diable... parce qu'il riait à gorge déployée !

— Tu es un coq de combat, hein ? me dit-il. Un coq de combat ou un rat acculé dans un coin ? Lequel des deux ? C'est ça qu'il faut savoir. Il se tourna vers un garçon de quatorze ans grand et lourd auquel il fit signe.

— Ngawang, dit-il, tu es la pire brute de cette lamaserie. Fais-nous voir si le fils d'un caravanier vaut mieux que le fils d'un prince quand il s'agit de se battre.

Pour la première fois de ma vie, je rendis grâce à Tzu, le vieux moine-policier. Dans sa jeunesse, il avait été un expert en judo (1), un champion du pays de Kham. Il m'avait enseigné selon ses propres paroles « tout ce qu'il savait ». J'avais eu à me battre contre des hommes et j'avais fait de grands progrès dans cette science pour laquelle la force et l'âge ne sont d'aucune 
utilité. Puisque ce combat allait décider de mon avenir, je me sentais enfin rassuré.

(1) La méthode tibétaine est différente et plus efficace, mais je la désignerai sous le nom de judo dans ce livre, car le mot tibétain n'aurait aucune signification pour les lecteurs occidentaux.

Ngawang était fort et bien bâti mais manquait de souplesse dans ses mouvements. Visiblement, il était habitué aux bagarres sans style où sa force lui donnait l'avantage. Il se rua vers moi pour m'empoigner et me réduire à l'impuissance. Je n'avais pas peur, grâce à Tzu et à son entraînement parfois brutal. 

Quand Ngawang chargea, je fis un pas de côté et lui tordis légèrement le bras. Ses pieds dérapèrent et il accomplit un demi-cercle avant d'atterrir sur la tête. Il resta un instant à gémir « sur le tapis », puis se releva brusquement et bondit vers moi. Me laissant tomber sur le sol, je lui tordis une jambe au moment où il se trouva au-dessus de moi. Cette fois, il fit un soleil et atterrit sur l'épaule gauche. Mais il n'avait pas encore son compte. Il tourna prudemment autour de moi, puis, après un bond de côté, il saisit par ses chaînes un lourd encensoir qu'il fit tournoyer en l'air. Une telle arme est lente, pesante et facile à éviter. Je fis un pas en avant, passai sous ses bras qu'il agitait comme un fléau et appuyai délicatement un doigt à la base de son cou, comme Tzu m'avait si souvent montré à le faire. Il roula au sol, comme un rucher qui dégringole du haut d'une montagne ; ses doigts inertes laissèrent échapper les chaînes, et l'encensoir fut propulsé telle la pierre d'une fronde vers le groupe d'enfants et de moines qui assistaient au match. Ngawang resta inconscient pendant une bonne demi-heure. Cette « touche » spéciale sert souvent à libérer l'esprit du corps pour qu'il puisse entreprendre des voyages astraux ou se livrer à des activités de même ordre.

Le Maître des Acolytes s'avança vers moi, me donna une tape sur l'épaule qui faillit m'envoyer sur le tapis à mon tour, et fit une déclaration quelque peu contradictoire en ses termes.

— Petit, dit-il, tu es un homme !

Ma réponse fut follement audacieuse :

— Alors, j'ai mérité un peu de nourriture, mon Père, s'il vous plaît ? J'ai eu si peu à me mettre sous la dent ces derniers jours.

— Mon garçon, me répondit-il, mange et bois jusqu'à ce que tu n'en puisses plus. Tu diras après à un de ces vauriens — tu es leur Maître à présent — de te conduire jusqu'à moi.

Le vieux moine qui m'avait apporté de quoi manger avant que je sois admis à la lamaserie arriva au même moment.

— Mon fils, me dit-il, tu as bien agi. Ngawang tyrannisait les acolytes. Prends sa place, mais que la bonté et la compassion inspirent tes décisions. Tu as été bien élevé. Utilise tes connaissances à bon escient et veille à ce qu'elles ne tombent pas dans des mains indignes. Maintenant viens avec moi et je te donnerai à manger et à boire.

Quand j'arrivai dans sa chambre, le Maître des Acolytes me reçut aimablement.

— Assieds-toi, mon garçon, me dit-il, assieds-toi. Nous allons voir si intellectuellement tu es aussi brillant que physiquement. Je vais essayer de t'attraper, mon garçon, alors attention !

Il me posa ensuite un nombre stupéfiant de questions, soit par oral, soit par écrit. Pendant six heures, nous restâmes assis l'un en face de l'autre sur nos coussins avant qu'il se déclare satisfait. J'avais l'impression d'être transformé en une peau de yak mal tannée, lourde et flasque. Il se leva :

— Mon garçon, dit-il, suis-moi. Je vais te présenter au Père Abbé. C'est un honneur exceptionnel, tu comprendras bientôt pourquoi. Allons !

Je le suivis dans les larges corridors : bureaux religieux, temples intérieurs, salles de classe. Un escalier. D'autres corridors en zigzag, les Salles des Dieux et l'entrepôt des plantes médicinales. Un autre escalier et nous étions enfin arrivés sur le toit plat de la lamaserie et nous marchions vers la maison du Père Abbé. Une entrée aux lambris dorés, le Bouddha d'or, le Symbole de la Médecine et nous entrions dans les appartements privés du Père Abbé.

— Salue, mon garçon, me dit le Maître des Acolytes, et fais comme moi.

Il se prosterna après avoir salué trois fois. Je fis de même, le coeur battant. 

Le Père Abbé, impassible, nous regarda.

— Asseyez-vous, dit-il.
Le Bouddha, Siddhartha Gautama,
en méditation sous l'arbre Bodhi.

Nous nous installâmes sur des coussins, les jambes croisées, à la tibétaine.
Pendant un long moment, le Père Abbé m'examina sans parler. Puis il dit :

— Mardi Lobsang Rampa, je connais tout ce qui te concerne, tout ce qui a été prédit. Ton épreuve d'endurance a été rude à juste titre. Tu comprendras pourquoi dans quelques années. Pour l'instant, sache que sur mille moines, il n'y en a qu'un qui soit doué pour les choses supérieures, et capable d'atteindre un haut degré d'évolution. Les autres se laissent aller à une pratique routinière de leurs devoirs. Ce sont les travailleurs manuels, ceux qui tournent les roues à prières sans se poser de questions. Nous ne manquons pas de ceux-là. Nous manquons de ceux qui perpétueront notre savoir quand un nuage étranger recouvrira notre pays. Tu recevras une formation spéciale, une formation intensive et en quelques courtes années, il te sera donné plus de connaissances qu'un lama n'en acquiert généralement pendant une vie entière. Le Chemin sera dur, et il sera souvent pénible. Maîtriser la clairvoyance, en effet, est douloureux, et voyager dans les mondes astraux exige des nerfs que rien ne puisse ébranler et une volonté dure comme le roc.

J'écoutais avec toute mon attention, sans perdre un mot. Tout cela me paraissait trop difficile. Je n'étais pas énergique à ce point ! Le Père Abbé continua :

— Tu étudieras ici la médecine et l'astrologie. Nous t'aiderons de notre mieux. Tu étudieras également les arts ésotériques. Ton chemin est tracé, Mardi Lobsang Rampa. Quoique tu n'aies que sept ans, je te parle comme à un homme, car c'est comme un homme que tu as été élevé.

Il inclina la tête et le Maître des Acolytes se leva et salua profondément. Je fis de même et nous sortîmes ensemble. Ce n'est qu'une fois rentré dans sa chambre que le Maître rompit le silence :

— Mon garçon, dit-il, tu vas devoir travailler dur. Mais nous t'aiderons. de toutes nos forces. Maintenant, suis-moi, je vais te faire raser la tête.

Au Tibet, quand un jeune garçon entre dans les ordres, on lui rase entièrement les cheveux à l'exception d'une mèche qui est coupée le jour où il reçoit son nom en religion et abandonne l'ancien. Mais je reviendrai sur cette question plus tard.
Le Maître me conduisit le long de corridors circulaires jusqu'à une petite pièce, « la boutique du coiffeur » où l'on me dit de m'asseoir sur le sol.

— Tam-Chö, dit-il, rase la tête de ce garçon. Enlève aussi la mèche car il va recevoir son nom en religion aujourd'hui même.

Tam-Chö s'avança, prit ma natte dans sa main droite et la souleva verticalement.

— Ah, ah, mon garçon, dit-il, quelle ravissante natte, bien beurrée, bien soignée. Ça va être un plaisir de la cisailler.

Il trouva quelque part une énorme paire de ciseaux, du genre de ceux dont se servaient nos serviteurs pour le jardinage.

— Tische, cria-t-il, viens me tenir le bout de cette corde.

Tische, son assistant, arriva au pas de course et tira si fort sur ma natte que je fus presque soulevé du sol. La langue pendante, Tam-Chô se mit au travail avec ses ciseaux malheureusement émoussés. Après bien des grognements, ma natte fut coupée. Mais ça n'était que le commencement. L'assistant apporta un bol rempli d'une eau si chaude, que lorsqu'il la versa sur ma tête, la douleur me fit faire un bond.

— Quelque chose qui ne va pas, petit ?demanda le coiffeur. Je te brûle ?

— Oui, dis-je.

— N'y fais pas attention, ça facilite la coupe ! me répondit-il en prenant un rasoir triangulaire dont on se serait servi à la maison pour gratter les planchers. Finalement, après ce qui me parut être une éternité, ma tête fut entièrement débarrassée de ses cheveux.

— Viens, me dit le Maître. Je le suivis dans sa chambre où il me montra un grand livre.
— Voyons, comment allons-nous t'appeler ?... Ah ! J'y suis ! A partir de maintenant, ton nom sera Yza-mig-dmar Lahlu. (Dans ce livre cependant, je continuerai à utiliser le nom de Mardi Lobsang Rampa, plus facile pour le lecteur.)

Des moines bouddhistes participent avec discipline à une session d'étude. Photographié par JJ Harrison. Propre travail>

Je fus ensuite conduit dans une classe. Je me sentais 
aussi nu qu'un oeuffraîchement pondu. Comme j'avais reçu une bonne éducation à la maison, on estima que 
j'avais des connaissances supérieures à la moyenne et on me fit entrer dans la classe des acolytes âgés de dix-sept ans. J'avais l'impression d'être un nain parmi des géants. Ces acolytes m'avaient vu rosser Ngawang, de sorte que personne n'essaya de m'ennuyer, sauf un garçon grand et stupide. Il s'approcha de moi par-derrière et posa ses grosses pattes sales sur mon crâne douloureux. Je n'eus qu'à me redresser et avec mes doigts lui donner un coup sec au bas des coudes pour le faire reculer en hurlant de douleur. Essayez de briser deux « petits Juifs » à la fois et vous verrez ! Vraiment Tzu avait été un bon maître. Tous les instructeurs de judo que je devais rencontrer plus tard dans la semaine le connaissaient ; ils furent unanimes à déclarer qu'il était le meilleur spécialiste du Tibet. Après cet incident, les enfants me laissèrent tranquille. Quant à notre Maître qui avait le dos tourné quand le garçon avait posé ses mains sur ma tête, il eut vite fait de comprendre ce qui s'était passé. Mais le résultat de la bataille le fit tellement rire qu'il nous laissa partir de bonne heure.

Il était à peu près huit heures et demie, ce qui nous laissait trois quarts d'heure de liberté avant l'office du soir fixé à neuf heures et quart. Ma joie fut de courte durée. Un lama me fit signe d'approcher au moment où nous sortions de la salle de cours. Je le rejoignis.

— Suis-moi, dit-il.

J'obéis en me demandant quels nouveaux ennuis pouvaient bien m'attendre. Il entra dans une salle de musique où se trouvaient une vingtaine de garçons, des « nouveaux » comme moi. Trois musiciens s'apprêtaient à jouer, l'un du tambour, l'autre de la trompe, le troisième d'une trompette d'argent.

— Nous allons chanter, dit le lama, pour me permettre de répartir vos voix dans le choeur.

Les musiciens attaquèrent un air très connu que chacun pouvait chanter. Nos voix s'élevèrent... et les sourcils du Maître de musique aussi ! L'étonnement peint sur son visage fit place à une expression de vive souffrance. Ses mains se levèrent en signe de protestation.

— Arrêtez ! Arrêtez ! cria-t-il, vous feriez souffrir les Dieux eux-mêmes. Reprenez dès le début et faites attention !

Nous recommençâmes, mais de nouveau il nous arrêta. Cette fois, il vint vers moi :

— Nigaud, me dit-il, tu essaies de te moquer de moi. Je vais faire jouer les musiciens, et tu chanteras tout seul puisque tu ne veux pas chanter avec les autres.

Une fois de plus on attaqua la musique et une fois de plus je chantai. Mais pas longtemps. Le maître de musique, complètement hors de lui, gesticulait devant  moi.

— Mardi Lobsang, dit-il, la musique ne figure pas parmi tes talents. Jamais, depuis cinquante-cinq ans que je suis ici, je n'ai entendu une voix si mal accordée. Mal accordée ? Elle est irrémédiablement fausse. Petit, tu ne chanteras plus. Pendant les classes de musique, tu étudieras autre chose. Et au temple, tu resteras muet, sinon tu gâcherais tout. Maintenant, file, vandale sans oreille.

Je filai. Je flânai jusqu'au moment où les trompettes annoncèrent l'heure du dernier office. La veille... bonté divine, était-ce seulement hier que j'étais entré dans la 
lamaserie ? Il me semblait que j'étais là depuis une éternité. J'avais l'impression de marcher comme un somnambule et je recommençais à avoir faim. Ce qui valait peut-être mieux, car si j'avais eu le ventre plein, je serais sans doute tombé de sommeil. Quelqu'un m'attrapa par la robe et je fus balancé dans les airs. Un grand lama, à la figure sympathique, m'avait installé sur ses larges épaules.

— Viens, mon petit, me dit-il, tu vas être en retard à l'office et tu te feras gronder. Pas de souper, tu sais, si tu es en retard... c'est à ce moment-là que tu auras le ventre creux comme un tambour !

Quand il entra dans le temple, il me portait encore sur ses épaules. Il prit sa place immédiatement derrière les coussins réservés aux acolytes et me déposa avec précaution devant lui.

— Regarde-moi, dit-il, et répète ce que je dis. Mais quand je chanterai, toi, n'ouvre pas la bouche, ha ! ha !

Comme je lui étais reconnaissant de m'aider ! Si peu de gens, jusque-là, m'avaient manifesté de la bonté. L'éducation que j'avais reçue dans le passé avait été à base de vociférations ou de coups.

Je dus somnoler. Quand je me réveillai en sursaut, je découvris que l'office était terminé et que le grand lama m'avait transporté endormi jusqu'au réfectoire où il avait disposé en face de moi thé, tsampa et légumes bouillis.

— Mange, petit, puis au lit ! Je vais te montrer ta chambre car cette nuit tu as le droit de rester couché jusqu'à cinq heures. Tu viendras me voir à ton réveil.

Ce furent les derniers mots que j'entendis avant d'être réveillé à cinq heures — et avec combien de difficultés — par un jeune garçon qui la veille m'avait témoigné de l'amitié. Je vis que j'étais dans une grande chambre, allongé sur trois coussins.

— Le Lama Mingyar Dondup m'a recommandé de te réveiller à cinq heures, me dit-il.

Je me levai et empilai mes coussins contre un mur comme j'avais vu les autres le faire. Ceux-ci sortaient déjà, et mon camarade me dit :

— Dépêchons-nous pour le petit déjeuner ; après je dois te conduire au Lama Mingyar Dondup.

Je commençais alors à me sentir un peu plus à l'aise, non que j'aimasse le monastère ou que je désirasse y rester, mais il m'était venu à l'esprit que n'ayant pas la liberté de choisir, le meilleur service que je pouvais me rendre à moi-même était de m'installer sans faire d'histoires.

Au petit déjeuner, le Lecteur nous gratifia, d'une voix monotone, d'un passage quelconque de l'un des cent douze volumes du Kan-gyur, les Écritures bouddhistes. Il dut s'apercevoir que je pensais à autre chose car il m'interpella brusquement :

— Toi, petit nouveau, qu'est-ce que je viens de dire ? Réponds vite !

Tel un éclair et sans réfléchir une seconde, je répliquai :

— Vous avez dit, mon Père, cet enfant ne m'écoute pas, je vais bien l'attraper !

Réplique qui suscita l'hilarité, et m'évita d'être rossé pour mon inattention. Le Lecteur sourit — événement rarissime — et expliqua qu'il m'avait demandé de lui répéter le texte des Écritures, mais que « pour cette fois cela irait ».

A tous les repas, le Lecteur installé devant un lutrin nous lisait des passages des livres sacrés. Les moines n'ont pas la permission de parler pendant les repas ni celle de penser à ce qu'ils mangent. Le savoir sacré doit pénétrer en eux en même temps que la nourriture. Nous étions tous assis sur des coussins posés sur le sol et nous mangions à une table haute de cinquante centimètres. Il était formellement interdit de faire le moindre bruit comme de mettre les coudes sur la table.


Au Chakpori, la discipline était véritablement de fer. 
Chakpori veut dire « Montagne de Fer ». Dans la plupart des lamaseries la discipline ou l'emploi du 
temps était mal organisé. Les moines pouvaient travailler ou fainéanter à leur gré. Un seul peut-être sur un millier était désireux de progresser et c'était celui-là qui devenait lama, car lama veut dire : « être supérieur » et ne s'applique pas à n'importe qui. Dans notre lamaserie, la discipline était stricte et même inflexible. Nous devions devenir des spécialistes, des dirigeants de notre classe : pour nous l'ordre et l'éducation étaient absolument essentiels. Nous n'étions pas autorisés à porter la robe normale de l'acolyte qui est blanche : la nôtre devait être rouge sombre comme celle des moines. Nous avions aussi des domestiques, mais c'étaient des moines-serviteurs qui veillaient au côté pratique de la vie de la lamaserie. A tour de rôle nous assurions ce genre de travail pour que des idées de grandeur ne nous montent pas à la tête. Nous devions toujours nous souvenir du vieux dicton bouddhiste : « Donne toi-même l'exemple. Fais seulement le bien, et jamais le mal à ton prochain. » Ceci est l'essence même de l'enseignement du Bouddha.

Notre Père Abbé, le Lama Cham-pa La, était aussi sévère que mon père et exigeait une obéissance absolue. L'une de ses paroles favorites était : « Lire et écrire sont les portes de toutes les qualités ». De sorte que, dans ce domaine, nous avions fort à faire ".

(Jusqu'à présent, ces fragments sélectionnés du livre Le troisième œil)

Nous avons inclus les 4 livres de base de Martes Lobsang Rampa comme textes de support pour l'apprentissage de la Science cosmique.

Les quatre livres de base de l'Ordre tibétain pour la préservation du savoir sont :

Le troisième œil: Cliquez ici pour télécharger tout le livre gratuit, PDF en français > 

Si le lien ci-dessus ne fonctionne pas, cliquez dessus pour télécharger Le troisième œil. >

Lama médecin (Le docteur du Tibet): Cliquez ici pour télécharger tout le livre gratuit, PDF en français >

Le cordon d'argent : Cliquez ici pour lire en ligne ou télécharger tout le livre gratuit, PDF en espagnol >

La caverne des anciens (La caverne des ancêtres) :  Cliquez ici pour télécharger tout le livre PDF en français >

Toutes ces œuvres écrites par Mardi Lobsang Rampa.

Alors que la Révolution de la dialectique, de Samaël Aun Weor, est le manuel de base des groupes qui travaillent avec le Mouvement Universel pour la Science Cosmique dans n'importe quelle partie du monde.

Pour l'instant, nous avons une phase unique de séances d'études théoriques et pratiques, où nous étudions les cours que j'ai moi-même écrit. Par la suite, l'étude consciencieuse de la Révolution de la dialectique se fera à travers des ateliers de lecture, comme préparation à une éventuelle entrée dans un nouveau niveau plus avancé.

Paix universelle !
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Dimanche 7 août 2022
(Selon le temps universel de référence)
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Rapport antérieur associé =
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Test individuel actif. Étude gnostique sur la façon de modifier complètement notre avenir. Deuxième partie: Méthodologie pour surmonter les épreuves de la vie sur la voie des grandes réalisations >